Calculs du volume d’eau retenu par le complexe argilo humique des sols.

 

                Les sols sont des milieux vivants dont la nourriture est stockée dans le complexe argilo humique qui se dégrade chaque année de quelques pour cent.

                Il faut donc l’entretenir non seulement pour maintenir son taux mais pour l’augmenter !

                Il est aussi indispensable à la rétention d’eau et sa restitution aux plantes, à la faune et à la flore qui font des sols une des plus grandes réserves de biodiversité.

                C’est une véritable éponge capable de stocker 15 fois sa masse en eau ; il le fait plusieurs fois par an ; le volume occupé par l’eau est visible via les fentes des sols argileux ; une main peut s’y insérer lors des sècheresses.

                Ce taux d’humus était avant les 30 glorieuses de 3 % en moyenne aujourd’hui la plupart des sols cultivés industriellement ont perdus plus de 1 % de son humus du fait des labours profonds (30 cm) et du non apport de matière organique aux sols plus le brulage des pailles à cause du bourrage des charrues et de la « faim d’azote » qu’elles génèrent.

                Quelle sont les incidences de cette perte d’humus ?

                Travail du sol plus difficile

                Perte de fertilité par perte des biodiversités : il n’y a plus beaucoup de disponibilités alimentaires pour la faune et la flore

                Lessivage des engrais et des particules de sols non retenus par le complexe atrophié = tout se retrouve dans les rivières ; 20 à 30 cm de sol ont été perdus …..

                Incidence sur les sécheresses et les inondations ; l’éponge a perdu plus d’un tiers de son efficacité.

 

                Aujourd’hui lors des étiages du Gers, la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne (CACG) réalimente la rivière à raison de 2.5 m3/s.

                Quelle est la durée de ce soutien d’étiage chaque année ?

                Quelle est la durée de ce soutien en comparaison avec la perte de 1 % d’humus sur un bassin versant de 1 190 km² soit 119 000 ha ?

 

Hypothèses de calculs :

                La moitié des sols du bassin versant sont cultivés.

                La masse de sols labourés est de 2500 tonnes par ha.

                La perte d’humus est de 1 %.

                Le complexe argilo humique peut retenir 15 fois sa masse en eau.

 

                Calcul du volume d’eau non retenue par le complexe disparu : 119 000 x 0.5 x 0.01 x 2 500 x 15 = 22 312 500 tonnes d’eau

                Quelle durée de soutien d’étiage représente cette masse d’eau : 22 312 500 / 2.5 = 8 925 000 secondes

                Soit plus de 100 jours de soutien d’étiage par an   

 

                Conclusion :      après des décennies de non entretien de la matière organique des sols, les agriculteurs font payer aux collectivités un soutien d’étiage utilisé pour arroser les cultures.

                                               De plus ces arrosages génèrent des investissements collectifs tels que les lacs colinéaires toujours plus nombreux, les réseaux souterrains et les pompages énergivores, les rampes d’arrosages, les pivots, ….. tout cela est subventionnés par la collectivité.

                                               A cela il faut ajouter le travail des agriculteurs souvent harassant lorsqu’il est faiblement mécanisé …..   

 

                                               Où est le bon sens ?

                                               Ne faudrait il pas revenir à des pratiques culturales qui remontent le taux d’humus via :

un transfert de fertilité des zones non cultivées vers les champs,

la méthanisation qui concentre la biomasse et permet des épandages selon un plan qui respecte le chevelus des bassins collecteurs.

Un non labour et des cultures sur couvert végétal

…..

 

                Ainsi la perte de sol serait réduite et donc la turbidité du Gers baisserait tout comme l’entrainement des éléments fertilisants solubles.