ORDURES MENAGERES. -- La société Onyx a divulgué hier son
projet de méthanisation à Houeillès
Des
déchets dans les pins
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Le projet présenté entend traiter les 100 000
tonnes de déchets ménagers triés de Lot-et-Garonne
| La société Onyx Aquitaine
(spécialisée dans la collecte, le traitement et la
valorisation des déchets) a gardé l'information secrète
jusqu'à lundi. Date à laquelle elle a sollicité une rencontre,
le soir-même, avec Michel Couture, maire de Houeillès, et son
Conseil municipal, au motif de leur présenter un projet de
valorisation des déchets. Et les élus de la commune des Landes
de Gascogne de prendre connaissance des ambitions de la
société Onyx : la construction d'un centre de méthanisation,
unique en France, au milieu des pins, au lieu-dit Bernos. Hier
après-midi, l'effet de surprise était reproduit devant les
maires de la Communauté des communes des Côteaux et Landes de
Gascogne également réunis au pied-levé. 1
Le procédé d'éco-méthanisation
De quoi
s'agit-il ? « Une technologie développée par notre groupe dont
le projet sur Houeillès, s'il voyait le jour, serait le
premier de ce type en France. Le procédé de méthanisation
hors-sol, qui est aujourd'hui pratiqué, est fondé sur le
pilotage, à échelle industrielle, du processus naturel de
biodégradation des matières organiques et la valorisation du
méthane ainsi généré. Méthane ensuite transformé en énergie
notamment électrique. Le fait est que ce procédé nécessite un
traitement des sous-produits par des filières extérieures. Or
notre centre d'éco-méthanisation prend en charge sur site ces
sous-produits », a expliqué Bernard Harambillet, directeur
général d'Onyx. Pour simplifier, le projet entend traiter 100
000 tonnes de déchets par an, soit les besoins
lot-et-garonnais (hors la région agenaise qui a déjà une
solution pour ses 30 0000 tonnes de déchets), soit
l'équivalent en électricité de la consommation d'une commune
de 5 000 habitants pendant 30 ans. 2
Le périple des déchets Les déchets ménagers triés sont, dans un
premier temps, contrôlés dès leur entrée, puis préparés pour
la méthanisation c'est à dire broyés et mélangés à des
nutriments qui vont accélérer la biodégradation naturelle.
Autrement dit, le processus naturel qui s'étalerait sur 30 ans
va s'effectuer sur 15 ans. Les biogaz sont intégralement
captés, traités et valorisés en électricité. Quant à la
matière résiduelle constituée de déchets inertes (n'ayant plus
la possibilité d'évoluer biologiquement), elle sera conservée
sur site et isolée du sol. Ce qui induit une durée de vie du
centre limitée à 19 ans. Echéance qui sera suivie de 30 années
de revalorisation et revégétalisation du site par
Onyx. 3
Le choix du site
Reste à
savoir pourquoi Houeillès a hérité du « bébé ». « Cette
localisation a résulté d'une analyse approfondie menée à
l'échelle du département. Parmi plusieurs sites pré-envisagés,
Houeillès est le plus compatible avec les contraintes
techniques, environnementales et réglementaires, et ce,
notamment du fait de ses caractéristiques géologiques : nous
sommes sur un sol avec de l'argile sur près de 30 mètres de
profondeur. Il nous fallait une certaine superficie : nous
avons la maîtrise foncière sur 106 hectares sachant que le
centre n'occupera que 28 hectares. Un espace qui nous permet
de prendre toutes les mesures de sécurité au regard du risque
incendie », a poursuivi le directeur général entouré de ses
collaborateurs, Patrice Allary responsable Onyx Lot-et-Garonne
et Anne-Catherine Forteza, responsable
communication. 4
Les
garanties contre les nuisances Si les porteurs du projet (35 M E) ne
garantissent pas le risque zéro, ils affirment qu'il n'y aura
pas de nuisances, olfactives notamment. « Les biogaz sont
captés dans leur intégralité et, au pire, seule une quantité
infinitésimale peut s'échapper. S'agissant des eaux qui ont
servi au traitement elles sont récupérées dans un bassin et
réutilisées pour l'humidification des déchets résiduels. Nous
avons également prévu une réserve minimale de 1 000 m3 d'eau
et du sable pour la lutte contre les incendies », ont précisé
les responsables. Reste le trafic routier. Les déchets
proviendront de tout le département. Le trafic est estimé à 22
camions/jour. Des camions qui n'emprunteront pas la RD933 mais
arriveront par la route de Damazan. « L'impact sur la D 8 sera
négligeable (+1,5 %) et limité sur la D154 (+17 %)
». 5
A quelle échéance ?
Le projet
devrait être déposé dans les jours qui viennent en préfecture.
Il sera examiné par les inspecteurs des installations classées
puis s'en suivront une enquête publique, l'avis du Conseil
municipal de Houeillès, le compte-rendu du commissaire
enquêteur et la décision préfectorale. « Il est évident que
notre projet devra s'inscrire dans une problématique
départementale », a ajouté Bernard Harambillet. Car si Onyx
n'a pas besoin de l'accord du SMIVAL (syndicat mixte pour la
valorisation des déchets ménagers) pour monter son projet, il
va s'en dire qu'elle ne le réalisera que si le plan
départemental l'intègre. Donc en théorie, le centre pourrait
sortir de terre mi ou fin 2006. En attendant, les porteurs du
projet entendent répondre aux interrogations de la population.
Une permanence sera installée dans une petite structure place
du Forail, tous les lundis après-midi de 16 heures à 20
heures.
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