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Presse info 

Avril 2004

Nouvelles brèves 

2004 : Année de la Chine en France


L’INRA collabore avec la Chine pour les technologies de dépollution des eaux

Voilà une dizaine d'années que l'INRA1 entretient une collaboration avec des universitaires et des industriels chinois sur les technologies de traitement de l'eau et des déchets. La station de recherche de l’INRA de Narbonne est en effet très sollicitée par des partenaires Chinois (principalement les zones urbaines très industrialisées telles Canton, Shenzen, Shanghaï et Pékin) dans les domaines de la gestion des déchets liés à la restauration collective (compostage, collecte des huiles ménagères, production de biogaz, biodiesel) du traitement des eaux usées industrielles et du traitement des eaux urbaines. Les partenaires chinois s’intéressent à un procédé de dépollution particulièrement simple et bon marché mis au point par les chercheurs de Narbonne, le procédé SBR.

Un procédé de dépollution simple et peu coûteux
Le procédé SBR (« Séquencing batch reactor » ou « réacteur biologique séquentiel ») est un procédé biologique de dépollution qui fonctionne sur le principe des « boues activées ». Ce sont des microorganismes qui dégradent les molécules organiques solubles (carbonées, azotées, phosphorées) constituant la charge polluante des effluents. Le caractère polluant de ces molécules provient, non pas de leur toxicité, mais du fait que leur dégradation consomme de l’oxygène. Leur déversement massif dans l’environnement, notamment les eaux continentales, provoquerait à terme une asphyxie préjudiciable à la vie.

Les systèmes de boues activées classiques sont constitués d’un bassin d’aération et d’un décanteur. L’originalité du système SBR est d’utiliser une cuve unique dans laquelle ces deux étapes sont réalisées successivement :
- pendant la phase d’aération, de l’air est insufflé dans les cuves, permettant aux microorganismes de dégrader la charge polluante de l’effluent
- suit la phase de décantation, durant laquelle les microorganismes migrent en fond de cuve. L’effluent épuré peut être évacué ainsi que les microorganismes en excès, ceux-ci se multipliant de façon continue. Un nouveau cycle de dépollution peut alors recommencer.
Le principe de la cuve unique contribue au bas prix de revient du procédé et à la simplicité de gestion de l’installation.

Les microorganismes fonctionnent selon deux grandes voies : en aérobiose (présence d’air) et en anaérobiose (absence d’air).
L’utilisation de microorganismes en aérobiose est nécessaire pour la dépollution azotée c’est-à-dire la dégradation des molécules azotées en azote gazeux qui peut être rejeté dans l’atmosphère.
Les chercheurs ont récemment mis au point le procédé SBR en anaérobiose pour les effluents pauvres en azote. Dans cette voie, les molécules organiques sont dégradées en méthane et gaz carbonique. Ce système « anaérobie » présente plusieurs avantages sur le système « aérobie » :
- il permet de traiter 5 à 10 fois plus de matière organique, en produisant 5 à 10 fois moins de masse bactérienne (boues).
- il ne nécessite pas de consommation d’énergie, au contraire de la voie aérobie qui utilise des aérateurs électriques
- le méthane produit peut être utilisé pour la combustion et la production d’énergie (production de vapeur), soit comme carburant pour alimenter des moteurs.
Cette production et utilisation de biogaz peut permettre une importante économie d’énergie par l’usine, de l’ordre de 10 à 40 % de la totalité de ses besoins.
Le système est étudié actuellement à l’échelle préindustrielle, en collaboration avec l’ADEME, dans un réacteur de 2m3, avec une optique de réduction maximale des coûts et de simplicité d’utilisation.


Une collaboration franco-chinoise
Les autorités chinoises s’emploient depuis les années 90 à mettre en œuvre une politique de protection de l’environnement. Leur Xème Plan quinquennal (2001-2006) met en exergue l’amélioration de la qualité de l’eau et la gestion des déchets.
Dans ce contexte, les différentes déclinaisons du procédé SBR ont attiré l’attention de plusieurs partenaires chinois.

L’Université de Xian dans la province du Shaanxi s’intéresse à la dénitrification par le système SBR en aérobiose, tandis que l’Université de Tongji à Shanghaï étudie la méthanisation des ordures ménagères et que la société de Dongjiang à Shenzen se focalise sur la technologie anaérobie. En 2002, cette société a signé un MOU (« memorandum of understanding ») pour la mise en place d’un laboratoire industriel de recherche sur le SBR à Shenzen, couvrant tout un secteur Sud du pays.
Deux professeurs d’université chinois sont actuellement en post-doctorat sur le site INRA de Quartouze, à Narbonne.

Le laboratoire de Narbonne est également impliqué dans un programme franco-chinois de recherche en réseau (P2R) prévu sur une durée de 4 ans (2004-2007).
Ce programme, qui associe plusieurs organismes de recherche français (CNRS, INSA Lyon, INRA) et plusieurs universités chinoises (Tongji, Jia-Tong et Hohai), porte sur la problématique de la gestion et de la protection de la ressource en eau pour son utilisation durable. Les thèmes de recherche concernent sur la gestion et la protection des ressources en eau, la mise au point de capteurs pour le contrôle de la qualité de l’eau et les procédés innovants de traitement des eaux.

1 Unité de recherche « biotechnologie de l'environnement », centre INRA de Montpellier, Narbonne (site de Quartouze), départements Environnement et agronomie, et Microbiologie et chaîne alimentaire.

Contact scientifique INRA :
René Moletta
, tél. : 04 68 42 51 52 / secrétariat : 51 96 / moletta@ensam.inra.fr


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Mise en ligne : le 29/04/04

URL : http://www.inra.fr/presse/avril04/nb4.htm

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