Approche agricole de la méthanisation
La
méthanisation pourrait être une des réponses aux crises agricoles qui ébranlent
ce secteur vital à nos économies nationales.
Cette forme
de valorisation des déchets organiques doit entrer dans les activités « normales »
des exploitations agricoles car les revenus énergétiques couvrent le
remboursement des investissements, les salaires et les frais de fonctionnement.
De réels « bénéfices » s’ajoutent à cela.
Ils sont
tels qu’en Allemagne les producteurs de lait vivent bien avec 0.24€/kg de lait
alors qu’en France, avec 0.34 €/kg de lait, les éleveurs ne s’en sortent pas et
manifestent légitimement leur désarroi.
NB : je suis très affligé quand
je réalise que 10 fermiers du Lot & Garonne vont se « suicider »
en 2016 ; savoir est souvent douloureux surtout lorsque l’inéluctable
vient avec l’impossibilité d’agir !
Il est du
devoir des pouvoirs publics et des organisations agricoles d’accompagner cette
mutation du monde agricole.
La prise de risque financière doit être
le fait de l’Etat ; la prise de risque sur le fonctionnement doit être
assurée par l’installateur et ceci sur 5 ans voir 10 ans.
Les CUMA sont des structures capables
de mutualiser ces nouveaux outils et d’organiser la gestion des effluents liquides/pâteux
entrants et sortants.
L’agriculteur
n’a pas le temps de gérer tout cela ; il peut accueillir sur sa ferme
cette installation et assurer son bon fonctionnement pour la partie
agricole : fournir la biomasse entrant dans le méthaniseur, qu’elle vienne
de sa ferme ou des fermes alentours ou des villes. La seconde tache qui incombe
à l’agriculteur est le stockage l’épandage du digestat quotidien.
Ce sont ces
épandages que réside le grand intérêt pour la pérennité des exploitations. Si
l’énergie assure un revenu immédiat, l’épandage recapitalise la fertilité des
sols exploités jusqu’alors. Cette exploitation à généré la perte de 1 à 2/3 de
la fertilité originelle des sols sauf pour ceux conduit en bio !
Cette
fertilité accumulée durant des siècles se caractérise entre autre par son taux
d’humus ; il est passé en moyenne de 3 à 1 % sauf dans les fermes menées
selon les pratiques culturales de l’Agriculture Biologique (AB) où l’adage :
« Nourrir son
sol pour qu’il nourrisse la plante »
permet le maintien du taux d’humus (qui diminue naturellement
tous les ans de 1 à 2% et jusqu’à 5% pour les jardins) voir son augmentation
notamment dans la partie supérieure des sols (les premiers centimètres).
Cette
dégradation a entrainée la perte de la biodiversité des sols : la masse de
vers de terre est passée de 2 000 kg à 50 kg par ha.
Le carbone
ainsi libéré participe à l’effet de serre donc son retour en terre est une
réponse massive aux changements climatiques.
Cette
dégradation entraine encore le lessivage des sols qui partent dans les cours
d’eau ; certains sols ont « baissés » de 20 cm !
Les
inondations et les sècheresses sont dramatiques car l’humus du sol est capable
de retenir 15 fois sa masse en eau ce qui correspond, pour une perte de 1%
d’humus sur les 2000 tonnes de terre d’un ha, à 300 m3 d’eau/ha soit
30 mm de pluie et ceci plusieurs fois par an !
Ainsi les
soutiens d’étiage du Gers, pour permettre l’irrigation des terres, représentent
le même volume d’eau chaque année que celle qu’aurait pu retenir les terres
labourées du bassin versant de cette rivière si la fertilité des sols n’avait
pas été « exploitée ».
La
méthanisation permet d’enrayer cette dégradation et d’entrer dans un processus
d’aggradation humique des sols tout en éliminant tous les intrants chimiques en
NPK via des épandages opportunistes fractionnés limités au total à 70 unités
d’azote (N) par ha et par an. Ces épandages sont inodores car le digestat est
stabilisé et neutralisé (pH =7).
Cette
réduction d’intrants chimiques n’est pas négligeable pour la productivité
économique des fermes et compense largement les frais de stockage et d’épandage
des digestats.
Ces
nouvelles pratiques agricoles sont les prémices
de la conversion en bio des fermes.
Ce sont de
véritables transferts durables de la
fertilité des zones non cultivées (élevages, IAA, forêts, Villes, ….) vers
les cultures.
Elles
doivent être accompagnées par les Techniques Culturales Simplifiées sans labour
et sans épandage d’herbicide pour finaliser la restauration des biodiversités
des sols.
Le monde
vivant n’aime pas les pesticides c’est évident mais il faut le répéter. Il
n’apprécie pas dut tout le retournement de la terre véritable tsunamis des
habitats mais acceptent les gratouillis de surface dans la zone garde manger où
l’humus se construit. Ce sont les vers qui assurent avec les gels et les
sècheresses l’aération des sols et les transferts des oligoéléments des couches
profondes vers les 5 cm superficiels véritable garde manger de ces
biodiversités.
Actuellement
les rendements agricoles stagnent ou baissent : c’est la baisse du taux
d’humus qui en est la principale cause !
5 millions d’ha
en France sont directement concernées par ce danger immédiat
Conclusion :
La méthanisation doit être considérée
comme un outil de régénération de la biodiversité des sols via la substitution
des épandages d’engrais chimiques par des apports fractionnés de digestat pérennisant
ainsi les pratiques culturales : c’est une vrai aggradation des sols qui
est ainsi mise en place.
Mulch de tonte dans un jardin.
Sources : Extraits et notes de lecture
http://agriculture-de-conservation.com/sites/agriculture-de-conservation.com/IMG/pdf/sol-bretagne.pdf Novembre 2013
p22 - 3000 tonnes de terre organique sèche par ha contenant
5% de matière organique (MO) soit 150 t dont 145 t d’humus ; le taux d’humus
étant de 4.8 %.
Le mulch peut permettre d’économiser jusqu’à 150 mm d’eau de
mars à septembre en région parisienne.
P30 la méthanisation restitue de 40 à 60 % du C
apporté dans les divers produits qui retournent au sol après digestion. Ce
carbone non digéré est principalement constitué de lignines et de cellulose
protégée par les lignines. En effet, le digestat contient du C sous des formes
stables car la méthanisation ne dégrade pas la totalité du carbone apporté (de
10 à 20 % de dégradation pour les produits riches en lignine à 80 % pour des
graisses par exemple)
Le retour au sol sous forme de digestat de cette fraction de
MO non dégradée participe à ce flux de C qui enrichit le sol
P32 nettoyage de la
parcelle 8 jours avant le semis de blé, si besoin traitement à 1 voire 1,5 l/ha
glyphosate
Cette pratique doit être dénoncée via des reportages photos
des parcelles jaunies par les désherbages chimiques afin que les consommateurs
puissent « boycoter » en toute connaissance les produits finaux
contenant les récoltes issues de ces parcelles.
Il en va du respect de la Nature, des Hommes qui
utilisent ces pesticides et des Humains qui consomment les productions….
Il en va de la biodiversité des sols dont les mutations
accélérées par cette pression chimique ne sont pas encore toutes connues….
https://fr.wikipedia.org/wiki/Surface_agricole_utile
La part de la SAU en agriculture
bio a atteint 5,1 % en 2007, mais la demande reste très supérieure à
l'offre2.
La SAU
française 3 représente environ 29 millions d'hectares, soit environ la moitié
(54) % du territoire national.
Elle se
répartit en terres arables pour 62 %, en surfaces toujours en herbe pour 34 % et en cultures pérennes
pour 4 %.
Cette surface
totale se décompose en :
Terres
arables (18,4 millions d'ha) dont céréales (9,4), prairies temporaires et
fourrages annuels (4,9), oléagineux (2,3), autres cultures annuelles (1,3) et
jachères (0,5)
Cultures
permanentes: vergers, vignes (1)
Prairies
permanentes (7,7)
Autres
surfaces agricoles utilisées hors exploitation (1,9) dont prairies collectives
et hors champ (1,8) jardins et vergers familiaux (0,1).
Les amendements humiques. Les amendements humiques. 1 - Rappel
concernant l'humus. Amélioration physique du sol. Amélioration des
propriétés ...
« augmentent
la teneur en humus stable et par-là même, la capacité à retenir l’eau (jusqu’à 20 fois son poids) »
Après l’épandage des digestats de
méthanisation, l’agriculteur ainsi reformaté, pourra sur certaines parcelles,
notamment au dessus des bandes enherbées qui longent les cours d’eau, épandre
du BRF disponible via les haies et l’entretien des parcs arborés des villes.
A Laplume prés d’Agen ce sont 40 ha d’agroforesterie
nouvelle qui sont gérés par ce type de transfert de fertilité.
http://www.sede.be/fr/medias/actualites/2011-04-18,humus.htm 2011 Véolia Environnement ???
La présence de matière organique dans les sols
agricoles est indispensable pour en assurer une bonne fertilité. Or on assiste
depuis plusieurs années à une lente mais certaine dégradation des teneurs dans
les sols des grandes plaines agricoles. Faut-il s'en inquiéter? Peut-on
cultiver de manière durable avec des taux d'humus de plus en plus faibles? Comment
restaurer cette fertilité, et avec quelles matières organiques? Autant de
questions auxquelles nous tentons de répondre dans cet article.
Les sols à faible teneur en humus sont plus sensibles à la battance
ainsi qu'à la sécheresse. Des apports réguliers de matières organiques
permettent de limiter les conséquences négatives de ces phénomènes
Le stock d'humus est soumis au phénomène de minéralisation qui, chaque
année, détruit en moyenne 1 à 2% de la quantité totale d'humus
http://www.planetoscope.com/sols/623-erosion-des-sols-dans-le-monde.html
http://fr.slideshare.net/severinlavoyer/diaporama-agriculture-du-carbone-contribution-climat-cop21-agroforesterie-et-couverture-des-sols 28 novembre 2015
mo_agriculture500998109599157640.pdf
Fait par AZ le 28 février 2016